Down My Porn

Zine el-Abidine Ben Ali - Sa carrière

Carrière

Quatrième d'une fratrie de onze enfants8, Zine el-Abidine Ben Ali naît au sein d'une famille modeste de la petite ville d'Hammam Sousse, puis effectue ses études secondaires au lycée de garçons de Sousse et intègre les structures locales du Néo-Destour. Hédi Baccouche, jeune militant du Néo-Destour, emprisonné par les Français au centre de détention de Zaarour en 1952, jouit en 1956, date de l'indépendance, du prestige nécessaire pour aider Ben Ali à rejoindre les rangs de la jeune armée tunisienne. Le parti est à l'époque en train de préparer une liste de candidats sélectionnés pour une formation militaire en France. C'est dans ce cadre qu'il est diplômé de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, puis de l'École d'application de l'artillerie de Châlons-sur-Marne. Il part ensuite aux États-Unis où il suit les cours de la Senior Intelligence School de Fort Holabird (Maryland) et de la School for Field and Anti-Aircraft de Fort Bliss (Texas). Il devient également ingénieur en électronique.
De retour en Tunisie, il est affecté au service du général Kefi2. Une zone d'ombre entoure les circonstances de sa rencontre avec la fille de ce dernier, Naïma, qu'il épouse en 1964, année durant lesquelles il a la charge de la création de la direction de la sécurité militaire qu'il dirige durant dix ans. Il devient ensuite attaché militaire au Maroc en 19748, puis en Espagne. Mohamed Mzali, devenu ministre de la Défense, l'intègre dans son cabinet. En janvier 1978, à l'occasion de la crise du « Jeudi noir », le Premier ministre Hédi Nouira le nomme à la tête de la sûreté générale8. Il la quitte en avril 1980, après les événements de Gafsa, et occupe ensuite le poste d'ambassadeur de Tunisie en Pologne8.
Rappelé à Tunis après les émeutes sanglantes de janvier 1984, Zine el-Abidine Ben Ali est promu, le 29 octobre, patron de la Sûreté nationale8. Le 23 octobre 1985, le président Bourguiba lui confie le ministère de la Sûreté nationale, nouvellement créé. Il devient ministre de l'Intérieur le 28 avril 1986 tout en gardant la tutelle de la Sûreté nationale. Il intègre deux mois plus tard le bureau politique du Parti socialiste destourien (PSD) dont il devient secrétaire général adjoint. Après le départ de Mzali en juillet de la même année, il garde ses fonctions au sein du gouvernement de Rachid Sfar. En mai 1987, il est promu ministre d'État chargé de l'intérieur, puis Premier ministre le 2 octobre de la même année8, tout en conservant le portefeuille de l'Intérieur. Il devient secrétaire général du PSD et se confirme ainsi comme possible dauphin de Bourguiba affaibli par la maladie et la vieillesse.

Prise du pouvoir

Au matin du 7 novembre 1987, Ben Ali fait jouer l'article 579 de la constitution tunisienne et, sur la foi d'un rapport médical signé par sept médecins attestant de l'incapacité du président Habib Bourguiba d'assumer ses fonctions, le dépose pour sénilité. Il devient, en tant que successeur constitutionnel, président et chef suprême des forces armées. Dans une déclaration faite à la radio nationale, il annonce sa prise de pouvoir et déclare que « l'époque que nous vivons ne peut plus souffrir ni présidence à vie ni succession automatique à la tête de l'État desquels le peuple se trouve exclu. Notre peuple est digne d'une vie politique évoluée et institutionnalisée, fondée réellement sur le multipartisme et la pluralité des organisations de masse »10. L'action est par la suite justifiée par le fait que des mouvements intégristes préparaient un coup d'État et détenaient une liste de personnalités à assassiner11. De plus, le rapport médical venait confirmer l'incapacité de Bourguiba à continuer à assumer les plus hautes charges de l'État, ce que Mezri Haddad résume ainsi :
« Officiellement âgé de 84 ans, Bourguiba s'endort quand il reçoit un hôte étranger ; sous l'influence de ceux qui guignent la présidence, il chasse le lendemain le ministre qu'il a nommé la veille, il admet le remaniement ministériel proposé par son Premier ministre pour se rétracter quelques heures après… Pire que tout, il exige la révision du procès de l'intégriste Rached Ghannouchi (et la condamnation à mort de ce dernier) : « Je veux cinquante têtes […] Je veux trente têtes […] Je veux Ghannouchi »12. »
Pour Mezri Haddad, ce fut simplement « un acte de salubrité publique »12. Pourtant, dans leur livre Notre ami Ben Ali, les journalistes Nicolas Beau et Jean-Pierre Tuquoi donnent une autre version des événements :
« Sept médecins dont deux militaires, sont convoqués en pleine nuit, non pas au chevet du malade [Bourguiba], mais, là encore, au ministère de l'Intérieur. Parmi eux se trouve l'actuel médecin du président, le cardiologue et général Mohamed Gueddiche. Ben Ali somme les représentants de la faculté d'établir un avis médical d'incapacité du président. « Je n'ai pas vu Bourguiba depuis deux ans » proteste un des médecins. « Cela ne fait rien ! Signe ! » tranche le général [Ben Ali]13. »
Cette prise de pouvoir est appelée « révolution au jasmin »14.

0 commentaires:

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...